Rejoignez la journée d’étude « Les faces cachées de l’autisme »
ID de réunion : 355 326 735 239 8
Code secret : rk6dj7oj
8h45-16h30 – Université Bourgogne Europe – Pôle AAFE amphithéâtre Eicher – Esplanade Erasme – 21000 Dijon
Se rendre sur place : tous les moyens d’accès ici
Une salle de repos sera accessible à toute personne qui aurait besoin de calme ou d’un moment de répit pendant la journée : salle R03 Pôle AAFE
Télécharger l’affiche
Télécharger le programme complet
1ère journée d’étude « Autisme » au LEAD CNRS UMR5022
Co-organisée par Arnaud Witt1, Prany Wantzen1 et le CRA Bourgogne2.
1Université Bourgogne Europe, CNRS, LEAD UMR5022, 21000, Dijon, France & 2Centre Ressources Autisme Bourgogne, Dijon
Journée hybride, INSCRIPTION gratuite OBLIGATOIRE, places limitées.
Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) sont aujourd’hui bien connus à traversle prisme des difficultés dans les interactions sociales et des comportements restreints et stéréotypés. Les particularités perceptives, dont les recherches sont plus récentes, commencent également à être de plus en plus ancrées dans le paysage. Toutefois, d’autres aspects de l’autisme sont encore peu connus. En effet, en raison d’un rapport de prévalence hommes/femmes de 3 à 4 et du retentissement important des difficultés socio-communicatives sur les acquisitions précoces, la représentation que nous pouvons avoir de l’autisme occulte une partie du spectre et des questions de recherches qui en découlent. Cette journée a pour objectif de donner un coup de projecteur sur certaines de ces questions. Parmi elles, seront abordés les spécificités de l’autisme dans le vieillissement cognitif et somatique, ainsi que les enjeux cliniques d’une meilleure compréhension des particularités de l’autisme chez les femmes. Nous poursuivrons par le fonctionnement hétérogène des différents types de mémoire dans l’autisme, ainsi que la surutilisation de stratégies explicites (ou intentionnelles) en situation naturelle (ou implicite) d’apprentissage, comme possibles facteurs explicatifs de certaines difficultés associées au TSA.
HORAIRES
8h45 : Accueil café
9h00 : Présentation de la journée par Arnaud WITT et Prany WANTZEN
LEAD – CNRS UMR5022, Université Bourgogne Europe, Dijon
9h30 : Prany WANTZEN1 : La mémoire dans l’autisme : De la recherche expérimentale aux implications cliniques
1Université Bourgogne Europe, CNRS, LEAD UMR5022, 21000, Dijon, France
(45mn présentation – 15 mn discussion)
10h30 : pause
11h00 : Shasha MOREL-KOHLMEYER1,2: Le vieillissement cognitif et somatique dans l’autisme
1Centre Ressource Autisme région Centre-Val de Loire, Centre d’Excellence Autisme et troubles du neuro-développement, CHRU de Tours, 37000 Tours, France
(45mn présentation – 15 mn discussion)
12H00 : Pause Déjeuner
13h30 : Arnaud WITT1 : Les personnes autistes sont-elles « trop » désireuses d’apprendre ? : Apprentissage implicite et surutilisation de stratégies intentionnelles.
1Université Bourgogne Europe, CNRS, LEAD UMR5022, 21000, Dijon, France
(45mn présentation – 15 mn discussion)
14h30 : pause
15h00 : Adeline LACROIX1 : Comprendre l’autisme au féminin : Particularités et enjeux cliniques
1Post-Doctoral Researcher, Centre for Addiction and Mental Health, Toronto
(45mn présentation – 15 mn discussion)
16h00 : Table ronde
16h30 : Clôture de la journée et collation
Résumés des INTERVENANTS
Shasha MOREL-KOHLMEYER1,2: Le vieillissement cognitif et somatique dans l’autisme
1Centre Ressource Autisme région Centre-Val de Loire, Centre d’Excellence Autisme et troubles du neuro-développement, CHRU de Tours, 37000 Tours, France
2Université de Tours, INSERM, Imaging Brain & Neuropsychiatry iBraiN U1253, 37032, Tours, France
Résumé : Dans les 30 prochaines années, le nombre théorique de personnes autistes âgées de plus de 60 ans devrait dépasser les 21 million au niveau mondial. La question de l’adaptation des soins et accompagnements pouvant leur être proposés représente de ce fait une problématique de santé publique majeure. Or, les recherches sur vieillissement dans l’autisme restent encore insuffisantes. Les premières études ont proposé l’hypothèse d’un vieillissement accéléré, en cohérence avec l’observation d’une vulnérabilité plus importante de développer un trouble neuroévolutif tel que la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson. Néanmoins, les études sur le vieillissement cognitif dans l’autisme mettent en avant des résultats contradictoires, suggérant également un vieillissement parallèle, voire même ralenti. Je présenterai un état des lieux des connaissances actuelles sur le vieillissement cognitif dans l’autisme ainsi que les études que nous menons à Tours dans le but d’évaluer ces différentes hypothèses.
————————–
Adeline LACROIX1 : Comprendre l’autisme au féminin : Particularités et enjeux cliniques
1Post-Doctoral Researcher, Centre for Addiction and Mental Health, Toronto
Résumé : Oubliées des descriptions et de la recherche, la réalité des jeunes filles et femmes autistes a été longtemps méconnue et les biais liés au sexe se sont ancrés dans la pratique clinique. Toutefois, une prise de consciences de ces femmes oubliées a permis d’amorcer un intérêt pour le profil féminin de l’autisme dans les études et chez les professionnels. Celles-ci montrent des particularités qui, bien que typiques de l’autisme, sont souvent plus subtiles que chez les hommes. Ce profil plus discret pose plus de difficultés pour le diagnostic, qui est fréquemment plus tardif que celui des garçons autistes. À ce profil clinique s’ajoute le développement de comorbidités, et notamment de problèmes de santé mentale dont l’accompagnement indispensable n’est pas toujours adapté. Cette présentation vise à détailler les données de recherche sur le profil féminin de l’autisme et d’évoquer des pistes pour l’amélioration de l’accompagnement.
————————–
Prany WANTZEN1 : La mémoire dans l’autisme : De la recherche expérimentale aux implications cliniques
1Université Bourgogne Europe, CNRS, LEAD UMR5022, 21000, Dijon, France
Résumé : Il reste encore des zones d’ombres concernant les capacités mnésiques chez les personnes présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Afin d’éclaircir ces aspects, cet exposé proposera un tour d’horizon détaillant les différents types de mémoires et leurs spécificités dans les TSA. Dans un premier temps, nous décrirons leurs capacités à utiliser la mémoire à court et à long terme, en fonction de la modalité d’encodage (verbal, visuel, ou visuospatial), ainsi que du type de récupération sollicité (rappel libre, rappel indicé ou reconnaissance). Dans un second temps, la lumière sera mise sur les différentes dimensions de la mémoire autobiographique dans l’autisme. Cette mémoire permet non seulement de se remémorer des événements passés, mais aussi d’utiliser ces expériences pour guider nos choix et nous adapter aux situations futures. La mémoire autobiographique est également essentielle à la construction de l’identité. Enfin, elle joue un rôle important dans les interactions sociales, comme support aux conversations et en contribuant au maintien des liens sociaux. Pour terminer, nous proposerons une prise en charge axée sur les dimensions de cette mémoire.
————————–
Arnaud WITT1 : Les personnes autistes sont-elles « trop » désireuses d’apprendre ? : Apprentissage implicite et surutilisation de stratégies intentionnelles.
1Université Bourgogne Europe, CNRS, LEAD UMR5022, 21000, Dijon, France
Résumé : Nous avons tous le sentiment d’avoir appris davantage de choses de manière incidente, i.e. sans avoir reçu d’instructions, ni même sans avoir eu l’intention d’apprendre quoi que ce soit. Cette capacité d’apprentissage « sans intention » (ou apprentissage implicite, AI) participe aux apprentissages socio-communicatifs. Ainsi, les difficultés socio-communicatives des personnes porteuses de troubles du spectre de l’autisme (TSA) laissent penser que leurs capacités d’AI sont altérées. D’après de récentes méta-analyses, ce ne serait pas le cas. Une hypothèse alternative propose que la surutilisation de stratégies intentionnelles pourrait interférer avec l’AI et compromettre les acquisitions qui en dépendent. Lors de cette présentation, nous verrons quels arguments théoriques et expérimentaux supportent (ou contredisent) cette hypothèse, et à quelles implications pratiques pourraient conduire les conclusions (provisoires) de ce champ d’étude.