Fiche de Lhoste Elodie

De nombreux biais affectent la façon dont notre système cognitif traite les informations, et ce dès le plus jeune âge. Ces dernières années, la psychologie évolutionnaire a contribué à mettre en évidence des biais spécifiques, en expliquant leur origine à travers le prisme de la théorie darwinienne de la sélection naturelle. L’évolution aurait conduit au développement de biais en faveur des entités pertinentes pour la survie et la reproduction, comme celui conduisant à privilégier le traitement des entités animées, comparé à celles inanimées, ou à privilégier le traitement des entités menaçantes sur le plan évolutionnaire, comparé aux entités non-menaçantes. De nombreux travaux ont confirmé que de tels biais agissaient aussi bien sur l’attention, la perception que la mémorisation chez l’adulte, quelques recherches ayant également porté sur l’enfant. Toutefois, pour l’un comme pour l’autre de ces biais, des résultats contradictoires traversent la littérature, suggérant qu’ils ne se manifestent pas dans certaines conditions, ou questionnant leur origine évolutionnaire. Dans cette thèse, nous proposons de contribuer à ce courant de recherches en poursuivant deux lignes de questionnement. Du point de vue évolutionnaire, s’il est important de se rappeler avoir vu une entité animée ou dangereuse, il apparait tout aussi pertinent de mémoriser l’endroit où elle a été rencontrée. Quelques travaux ont effectivement montré une mémoire de localisation renforcée pour les entités animées ou menaçantes, mais aucun n’a porté sur l’enfant. Nous étudierons cette mémoire de localisation chez l’enfant et chez l’adulte sur la base de l’utilisation du jeu du Memory. Notre seconde ligne d’investigation concerne la nature automatique ou non de ces biais évolutionnaires, en examinant s’ils émergent dans des conditions de traitement incident, sans guidage de l’attention du sujet sur les entités concernées (apprentissage implicite). Plusieurs expériences sont prévues, conduites chez l’enfant et l’adulte.